Sans fioritures
Des critiques d’expositions, de films, de concerts en cinq lignes maximum notés de trois dauphins à un requin
Miro au Grand Palais 🐬🐬🐬
Quand la récupération par une école ou un courant artistique le menaçait, Miro s’en éloignait. Il a donc frôlé cubisme, expressionnisme, surréalisme et quelques autres « ismes » catégoriques pour développer son propre langage. Fantaisiste, inventif et convaincant, aucune de ses oeuvres n’est répétitive. Il est beaucoup plus que l’artiste quasi officiel de l’Espagne post-franquiste qu’on a connu dans les années1980.
Jakucho au Petit Palais 🐬🐬
Un moine dévoué à la peinture sur Kakémon célébrant le règne animal dans le Japon du 18ème siècle par une profusion de couleurs, une occupation soigneusement pensée de l’espace pictural allant de la saturation à l’ellipse, un humour discret et une tendresse sans arrière-pensée pour tout ce qui n’était pas humain et qui ne lui était pourtant pas étranger.
Les impressionnistes à Londres 🐬
Les vingt années qui suivirent la triste défaite de Sedan et l’insurrection communarde virent Londres accueillir des artistes français à la recherche de protections et de mécènes. La grisaille des cieux n’était guère propice au foisonnement impressionniste ou à l’éclat fauve. Mais foin de ces contingences climatiques : Monet et les autres avaient suffisamment de talent pour s’en sortir quand même. Une exposition sans beaucoup d’idée synthétique, d’oeuvres rares ni de fil directeur, cela étant.
Dillili à Paris 🐬🐬
Un hommage poétique au Paris de la Belle époque, pépinière incroyable de talents, dans le style hiératique de Michel Ocelot. C’est bien pensant mais joliment conté et avec une critique - encore timide certes mais c’est un début - d’affreux mâles qui couvrent leurs femmes de voiles noirs.