"Je demeurai longtemps errant dans Césarée..."
"Je demeurai longtemps errant dans Césarée…"
Ça devait être une ville aux voies larges, très vide et silencieuse. Une ville frappée d'un malheur. Quelque chose comme une défaite. Désertée. Une ville pour les hommes de trente ans qui n'ont plus de cœur à rien, une ville de pierre à parcourir la nuit sans croire à l'aube. Aurélien voyait des chiens s’enfuir derrière des colonnes, surpris à dépecer une charogne. Des épées abandonnées, des armures. Les restes d’un combat sans honneur (L. Aragon : Aurélien, Gallimard, 1944 ; Rééd. Le Livre de Poche, 1964, p. 32).