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"Le fonds humain ne change pas" (A. France)




Les sociétés humaines contiennent beaucoup de Borgias, je veux dire beaucoup de gens possédés d'une furieuse envie de s'accroître et de jouir.

Notre société en renferme encore un très grand nombre. Ils sont de tempérament médiocre et craignent les gendarmes. C'est l'effet de la civilisation d'affaiblir peu à peu les énergies naturelles. Mais le fonds humain ne change pas, et ce fonds est âpre, égoïste, jaloux, sensuel, féroce.

Il n'y a pas, dans nos administrations, de pauvre bureau qui ne voie, dans ses quatre murs tapissés de papier vert, toutes les convoitises et toutes les haines qui s'allumèrent dans le Vatican, sous la papauté espagnole. Mais la bête humaine y est moins vigoureuse, moins ardente, moins fière ; Le tigre royal est devenu le chat domestique. Au fond l'affaire est la même : il s'agit de vivre, et cela seul est déjà féroce (A. France, La Vie littéraire, 1892 ; Calmann-Lévy, rééd. 1921 ; in Oeuvres, Ed. Kindle, empl. 32098-32107).

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