"Tout au collège me rendait l'étude odieuse" (A. France)
- La Stryge
- 23 déc. 2018
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Dernière mise à jour : 5 janv.

"Tout au collège me rendait l'étude odieuse et la vie insupportable. Je n'ai jamais pu m’accoutumer au système abêtissant des récompenses et des punitions qui abaisse les caractères et fausse les jugements. J'ai toujours considéré que créer l'émulation, c'est exciter les enfants les uns contre les autres ; mais ce qui peut-être, me rendait le plus malheureux au collège, c'était la saleté ignominieuse des tables et des murs, l'horrible mélange de craie et d’encre qui faisait pour moi d'une classe un lieu abominable (...).
Peut-être serais-je tombé malade de chagrin dans cet affreux collège si un don, que j'ai gardé toute ma vie, ne m'avait sauvé, le don de voir le comique des choses. Mes professeurs (...) m'ont, par leurs ridicules et leurs vices, donné la comédie. Il me furent des Molières sans le savoir ; Ils m'ont sauvé de l'ennui mortel ; je leur en garde une profonde reconnaissance" (A. France : La Vie en fleur ; Oeuvres, Ed. Kindle, empl. 129182).




L'influence des collèges religieux sur la formation intellectuelle au XIXe siècle
Votre analyse d'Anatole France et sa vision critique des institutions scolaires révèle un aspect fascinant de l'éducation française du XIXe siècle. Ce qui m'interpelle particulièrement, c'est la manière dont ces établissements religieux, souvent décriés pour leur rigidité, ont paradoxalement formé certains des plus grands esprits libres de leur époque.
Les collèges jésuites, malgré leur réputation austère, cultivaient en réalité une tradition rhétorique remarquable. Leurs méthodes pédagogiques, héritées de la Ratio Studiorum de 1599, privilégiaient l'art de la disputatio et l'exercice de la controverse. Cette formation dialectique explique en partie pourquoi tant d'écrivains issus de ces établissements ont développé une pensée si critique et nuancée.