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"J'ai toujours été un sédentaire" (F. Mauriac)



J'ai toujours été un sédentaire incorrigible ; Il ne m'a pas suffi de très peu voyager, je n'ai pas volontiers suivi en imagination les voyages des autres, de ceux qui, ayant beaucoup vu, avaient (...) beaucoup retenu. Cela vient d'une déficience dont j’ai honte : je ne sais pas voir avec les yeux d'autrui ce qui au vrai m’eût échappé à moi-même. Je traverse presque toujours en aveugle un pays qui m'est inconnu. Le voyage me fatigue, m’ahurit, m’entretient dans un permanent malaise qui parfois tourne à l'angoisse. Les musées surtout furent toujours pour moi les travaux forcés de la beauté. Même jeune, la beauté à dose massive était la chose du monde que je supportais le plus mal, du temps que je voyageais tout de même un peu, aux rives prochaines : Italie, Espagne. Si j'ai passé ma vie à décrire Malagar ou le pays landais de mon enfance, c'est que je ne suis entré en communion avec la terre que là où j'y ai vécu attaché. Il a fallu des années pour que son charme me pénètre. Il en va de même de la peinture… (F. Mauriac : Le Nouveau Bloc-notes ; Coll. “Les Chefs d’oeuvre de François Mauriac”, t. XVII, Flammarion & Edito-Service, p. 42).


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