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Le 38 de l'avenue Théophile Gautier (75016)






En 1930, François Mauriac s’installe dans cet immeuble où il mourra quarante ans plus tard, en 1970.

En faisant le choix d’un tel immeuble, plutôt haut de gamme, de style Art-déco et tout juste construit, Mauriac cède en partie à une mode résidentielle qu’adoptent au cours de la même décennie nombre de ses confrères : Roland Dorgelès, André Gide, Jean Giraudoux, Edouard Bourdet, etc. Il n’est pas jusqu’à Léon-Paul Fargue qui ne les ait imité, non par snobisme mais pour suivre, dans ses goûts de confort et de modernité, une épouse plus fortunée que lui-même.

Soucieux de se moderniser de part en part, Mauriac entreprend en outre de solliciter le décorateur Jean-Michel Frank, très à la mode alors et recherché dans le beau monde, pour lui demander d’aménager son appartement acheté sur plan.


Tout n'est cependant pas conformisme dans ce choix car rien n’est simple chez Mauriac. Choisir la modernité des années 1930, se loger à la manière d’un Parisien élégant, c’était pour lui répudier son passé, sa famille, ses vieux meubles. Certes, la partie mentale de cet héritage, il l’entretient soigneusement, il la stocke à des fins utilitaires, il en alimente ses romans. Mais ce legs lui pèse, lui paraît une entrave spirituelle, tout comme lui pèsent et l’ennuient ses séjours forcés à Malagar. Quand l’occasion s’offre de se libérer du bric-à-brac familial et bordelais qu’il traîne après lui, il la saisit avec zèle. Tel est le sens de son emménagement dans l’immeuble neuf du 38, rue Théophile Gautier : à cet immeuble moderne, aux lignes épurées, doivent correspondre une décoration et un ameublement qui le sont tout autant. Et ce dépouillement esthétique aura pour mission de faciliter la purification morale et sentimentale à laquelle Mauriac aspire par ailleurs. Exit donc les meubles de famille, les napperons, les portraits de grand-mère et d’arrière-grand-mère...

“Au cadre de vie traditionnel de la rue de la Pompe, surchargé d’étoffes anciennes, de reliques et de souvenirs de famille, se substitue, avenue Théophile-Gautier, celui d'une cellule de moine saisi par l'Ange du moderne. Portes de paille, murs badigeonnés de blanc, fauteuils recouverts de toile bise, sièges au ras du sol, appliques de Giacometti, escalier en staff, rideaux de ficelle au fenêtre...” (J.-L. Barré, François Mauriac ; Fayard, 2009, t. 1, p. 452).

Et tant pis, si le résultat ne convainc guère les visiteurs : "Le décorateur a poussé la rigueur jusqu'à l'ascétisme (...). Aspect triste et pauvre, pas un bibelot (...). L'impersonnalité voulue de cet ameublement dépasse l'imagination" (J.E. Blanche, Journal du 12 février 1931 ; cité in : Correspondance J.E. Blanche-F. Mauriac, 1916-1942 ; Grasset, 1976, p. 15).

La greffe de l'écrivain bordelais et de la modernité parisienne n’a au reste pas été bien durable. Mauriac ne s’est pas senti plus heureux dans cet appartement et ce mobilier conçus par un décorateur renommé que Gide ne l’a été dans son immense maison réalisée, Villa Montmorency, par l’architecte Louis Bonnier.

Il est vrai que tout avait mal commencé. L’adolescent Claude Mauriac nous raconte ainsi la scène de la première entrevue entre le maître de maison et son prestataire : “M. Frank, le décorateur, parcourt la maison avec papa et maman et il proclame qu’il veut bien s’occuper d’arranger notre nouvel appartement à condition que nous supprimions la plupart de nos meubles” (C. Mauriac : Bergère, ô Tour Eiffel ; Grasset, 1985, p. 25). Ainsi Jean-Michel Frank, posant ses conditions, exerce-t-il, avant même d’avoir conçu le moindre projet, cette tyrannie de l’architecte sur le maître d’ouvrage qui allait marquer la modernité et introduire tant d’inconfort dans les habitations.

Mauriac était certes disposé à se défaire de ses vieux meubles et de son ancienne peau. Mais cette inclination s’est manifestée en lui en une époque de résurgence de sa foi janséniste. Se priver de ce qui constituait pour lui un entrelacs d’héritages, d’habitudes et de petits conforts représentait tout de même pour lui un sacrifice ; c’était une contrainte douloureuse qu’il s’appliquait à lui-même. Pour en venir à bout, il lui a fallu s’aider d'un masochisme chrétien mobilisé à l’occasion. Le goût que Mauriac aurait eu pour l’esthétique puriste de Jean-Michel Frank, jamais exprimé auparavant, n’a joué aucun rôle dans son choix.

D’où l’étonnement ressenti à ce sujet tant par les amis de Mauriac que par les biographes de Frank : "Pourquoi cet abandon de soi-même à un esthéticien du décor aussi intransigeant que Jean Frank ? (J.E. Blanche, Journal du 12 février 1931 ; cité in : Correspondance J.E. Blanche-F. Mauriac, 1916-1942 ; Grasset, 1976, p. 15) - “Le choix de Jean-Michel Frank surprend chez un homme assez conventionnel sur le plan artistique. peu proche des écrivains d’avant-garde, et encore moins des peintres et des sculpteurs de la jeune génération, son goût le portait plutôt vers Jacques-Emile Blanche dont il était l’ami” (P.-E. Martin-Vivier : Jean-Michel Frank ; Norma Editions, 2006, p. 137) - “On peut s’étonner a priori d’un tel choix. Quoi de commun entre Mauriac, rédigeant alors la biographie de Pascal (...) et ce dandy agnostique, ce somnambule mondain qui a tout renié, sa religion, sa foi, son prénom, ses origines ?” (L. Benaïm : Jean-Michel Frank, le chercheur de silence ; Grasset, 2017, p. 140).

Il ne semble pas que Frank ait davantage compris que ses biographes modernes pourquoi Mauriac avait décidé de lui laisser carte blanche. Décorateur pressé et autoritaire, habitué à tout ordonner et tout régenter dans une habitation, il a cru avoir trouvé un commanditaire particulièrement docile grâce auquel il pouvait donner libre cours à son égocentrisme de créateur. Il a ainsi imposé à Mauriac ses diktats et ses fantaisies, sans se rendre compte de l’irritation sourde qu’il suscitait chez un client aux sentiments complexes.

Ainsi comprend-t-on que ce dernier se soit senti brimé : Mauriac se trouva dans l‘obligation de négocier, afin d’obtenir du redoutable M. Frank l’autorisation de sauver ses fauteuils Régence auxquels il avait la faiblesse de tenir. Encore ne fut-ce pas sans contrepartie : Frank les jugeait trop sombres, ces vieux fauteuils. Aussi leur propriétaire dût-il consentir à ce qu’ils fussent décapés et recouverts d’une toile bise : "Après avoir décapé les fauteuils, dont les bois eussent été trop noirs, /J.M. Frank/ les recouvrit de toile bise, et suspendit aux fenêtres des rideaux de ficelle. Ce siècle aura inventé une ruineuse pauvreté et cette indigence qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. Il avait même été question de recouvrir un divan de cette toile à laver dont les femmes de journée se servent pour le ménage. Mais je reculai devant une telle folie, et me contentai de la simple peau de vache" (F. Mauriac : L’Esthétique de la sécurité dans le renoncement, Art et médecine, octobre 1932, p. 37).


L'appartement de François Mauriac photographié par André Kertesz


Ce n’est pas tout. Le couple Mauriac aimait, le soir, regarder les bûches flamber dans une cheminée. Ce n’était malheureusement pas du goût de Frank. Celui-ci a certes consenti à créer deux cheminées, mais en faisant en sorte qu’elles soient de dimensions ridicules : “Plus de coin du feu, délices périmées dont vous frustrent architectes et ensembliers. Jeanne ayant exigé qu'on lui mît une cheminée, deux bûchettes misérables se consument dans un foyer minuscule encadré de plâtre dont les murs sont revêtus : un cube de plâtre surmonté d'une pendule Empire d'albâtre que condamne Jean-Michel Frank” (J.E. Blanche, op. cit., p. 16).

Pas question non plus pour Mauriac d’avoir des goûts picturaux différents de ceux de J.-M. Frank. Le pauvre Jacques-Emile Blanche lui-même est victime de cette intransigeance : “François n’ose plus accrocher ses aquarelles de Dufresne. Mes portraits sont au grenier, ou dans les chambres d'enfants” (J.E. Blanche, op. cit., p. 15).

Enfin, à une époque où l’on apprenait aux enfants des bonnes familles à se tenir bien droits, dos collé sur un dossier de chaise perpendiculaire, devant une table au haut plateau, il a fallu que le couple Mauriac s’affale sur des canapés bas, face à des tables encore plus basses, à la manière des "Frustrés" de Claire Brétecher. Peu enclins à l’avachissement des corps et des attitudes, Jeanne Mauriac ne sait plus comment coudre, François ne sait plus comment lire. Et “les lampes sont posées si bas, les sièges si bas...” (J.E. Blanche, op. cit. p. 15).

Mauriac s’est vengé à sa manière. Il rédigea en 1932 sur son appartement un petit texte plein d’ironie dans une revue intitulée "Art et Médecine". Dans cet article (“L’Esthétique de la sécurité dans le renoncement”, octobre 1932), il présente le travail du “Docteur Frank” à la manière d’une cure médicale à base de lavements et de clystères. Frank y est dépeint comme un redoutable Diafoirus maltraitant un malade qui a mangé trop de bonnes choses : “Comme on dit d’un estomac qu’il ne tolère plus rien, le goût moderne fatigué vomit les bibelots et les tableaux des jeunes maîtres achetés 20.000 francs en 1925 et dont personne ne veut plus, même pour rien. Et il faut reconnaître qu’à l’âge où je suis, cette formidable purge ordonnée par le Docteur Frank est fort salutaire : il y avait encore, après vingt ans, des cadeaux de mariage qui n’étaient pas encore complètement éliminés, des bonbonnières, des vases de Martine...” (F. Mauriac : L’Esthétique de la sécurité dans le renoncement, Art et médecine, octobre 1932, p. 38).

Fort heureusement les admirateurs de Frank n’ont pas perçu cette ironie. Ils sont à ce point pénétrés de l'immense valeur de leur héros que même les propos suivants leur ont paru flatteurs : “La suppression de presque tout ce qui n’est pas le divan - ce divan-omnibus fait à souhait pour entasser quantité de sardines humaines - les tables basses qui ne sont à portée que des personnes vautrées, et d’où la lampe qu’on y pose ne saurait éclairer ni l’ouvrage ni l’aiguille, ni le livre ouvert sur les genoux, tout cela nous incline à penser que ce dépouillement ne ressemble en rien à celui qui nous est recommandé par l’Evangile. Au vrai, l’homme désire de moins en moins fixer ses traces sur la terre. Nos appartements trahissent l’état d’esprit des gens qui ne croient pas au lendemain” (Cf. P.-E. Martin-Vivier, op. cit., p. 141-142).

Jacques-Emile Blanche relève qu'en 1930 les aménagements de Frank se trouvaient en accord avec la volonté d'ascèse de l'écrivain : “L’austérité du décor (salle à manger, chambre des enfants pleines d'images religieuses, de statuettes de saints) convient à l'état présent du ménage, du François de l’essai sur Pascal, du catholique apaisé au milieu de sa tribu d'enfants maigres, aux yeux noirs brûlés d'intelligence”. Mais François Mauriac ne pouvait, de manière générale, rester bien longtemps en harmonie avec son environnement ni en paix avec ses croyances. S’il est resté jusqu’à la fin de sa vie dans un habitacle non conçu par lui ni pour lui, ce fut par résignation, renoncement, impuissance et au prix d’une dénaturation des intentions de Frank, souvenirs et bibelots ayant fini par faire retour et à s'entasser.

La greffe fut sans doute trop rudement pratiquée, ou alors l’arbre porte-greffe était-il trop frêle, promis à une vie courte. L’art déco un peu blafard des immeubles parisiens a vite cédé la place aux couleurs vives des années d'après-guerre. Lorsque Jean-Michel Frank se suicide aux Etats-Unis en 1941, il était déjà oublié en France. “Sans doute a-t-il sauté hors de cette époque parce qu'il la trouvait inhabitable et en prévoyait l'informe» (J. Cocteau). Et s'il est aujourd'hui de nouveau en faveur - un nouvel ouvrage sur lui paraît tous les trois ans - ce n’était pas le cas dans les années 1960 : “Jean-Michel Frank. Un créateur oublié”, tel est le titre de l’article que Josette Devin publie en mai 1963 (P.-E. Martin-Vivier, op. cit., p. 12). De sorte que Mauriac, qui assez tôt, eut le sentiment d’appartenir à une tradition littéraire désuète, vécut en outre ses vingt dernières années enfermé dans un décor vieillissant et démodé.


Ne pouvait également que le contrarier également l’image négative attachée au XVIe arrondissement, celle d’une bourgeoisie inculte et béotienne. Mauriac n'a pu s'empêcher d'avouer sa peine et son dépaysement aux rédacteurs d'Art et Médecine qui légendèrent ainsi une photographie de la rue Théophile-Gautier, prise depuis les fenêtres de l'écrivain : "La rue d'Auteuil, où habite François Mauriac : Malgré l'avenante blancheur des façades et malgré les arbres qui donnent ici tout ce qu'ils peuvent d'amitié, il semble que le maître écrivain garde une prédilection pour les forêts, les pampres et le soleil de la Guyenne" (Art et Médecine, oct. 1932, p. 38).







Aujourd’hui encore, voici comment est décrit le quartier d'Auteuil-sud dans lequel il habitait : “Nous ne sommes plus dans les hauteurs feutrées du Trocadéro et de Passy, mais dans le XVIe sud, enclave bigote d’un Paris de louveteaux en pèlerines de loden, anciens de Gerson et de Franklin, fantômes d’un passé provincial que Frank a définitivement rayé. Certains habitants d’Auteuil ne disent-ils pas encore : “Je vais à Paris” ? (L. Benaïm, op. cit., p. 141). Bourgeois Mauriac assumait de l’être mais il éprouvait du dépit de ne pas être reconnu comme un “intellectuel”, au sens où l’étaient Valéry, Malraux, Camus ou Sartre. Ce n’était pas grâce à son lieu de résidence parisien qu’il pouvait espérer se donner du lustre à cet égard et impressionner favorablement les journalistes et les jeunes écrivains qui venaient lui rendre visite. Pourquoi avoir quitté sa sinistre ville natale pour se retrouver, au soir de sa vie, dans une sorte de petit Bordeaux ?


Que ce fût à Malagar, à Vémars ou à Paris, Mauriac était donc malheureux. Il ne trouvait de repos véritable dans aucune de ses trois habitations :

“Je ne respire pas mieux /à Malagar/ qu’en Seine-et-Oise. C'est qu’une vieille maison, c'est qu’un vieux domaine finissent par ressembler à ces plaques sensibles sur lesquelles plusieurs photographies superposées ont été prises et où se confondent des visages brouillés. Je subis l'obsession de ces présences à demi effacées, et je participe moi-même de leur effacement. En revanche, un appartement de Paris, nous avons beau y camper depuis plus de trente ans, y avoir souffert et même, comme ce fut mon cas, frôlé la mort, aucune image n'y a “pris” vraiment. Je ne m’y suis jamais attaché, j’y suis resté par paresse, par indifférence surtout. L'Indifférent, Watteau a eu tort de le peindre sous les traits d'un être jeune : tant qu'il nous reste un atome de jeunesse, nous ne sommes indifférents à rien ni à personne, même quand nous croyons l’être.

Pourquoi suis-je resté dans cet appartement du XVIème ? Un ami retrouvé me disait l'autre jour que ses fenêtres, dans le faubourg Saint-Germain, donnaient sur un jardin dessiné par Le Nôtre. Et moi, de mon lit, je regarde des toits et ces cheminées qui sont du rose des pis de vache de mes jouets d'enfants, et un pigeon hérissé bouge à peine sur l'une d'elles. Ce n'est pas que je n'aime la beauté... Mais un jardin de Le Nôtre ne serait devant mes yeux qu'un de ces rideaux peints des anciens théâtres : il vient de se baisser sur le dernier acte de la comédie - de ma comédie : il va se relever sur quelque chose d'autre, et j'attends les trois coups : après cela il n'y en aura plus d'autres.

Une chambre de Paris dont la fenêtre ouvre sur des toits, c'est l'endroit le plus neutre : la matière qui la compose participe de ce macadam des trottoirs où n'a jamais laissé de trace le moindre pas humain…

C'est de là que je me sens libre d'aller sans bouger ou je veux aller - surtout maintenant que j'ai retrouvé mes yeux d'autrefois. Je saute d'un livre à l'autre, d'une barque dans l'autre, ou bien cette barque, je la tire sur le rivage comme font Pierre et les fils de Zébédée aujourd'hui dans l'Evangile de ce quatrième dimanche après la Pentecôte, et j'essaye de rejoindre quelqu'un au dedans de moi”. (F. Mauriac, Le nouveau Bloc-notes, dimanche 4 juillet 1965 ; Coll. “Les Chefs-d’oeuvre de François Mauriac”, Flammarion & Edito-Service, t. XXVII, p. 83).


Depuis 1965, un immeuble assez laid de 9 étages a été construit face à celui où habitait Mauriac et le domine de deux étages. Il cacherait à l’écrivain, s'il était encore de ce monde, les toits et mansardes que celui-ci avait devant les yeux à l’époque du "Bloc-notes". Le 38, rue Théophile Gautier, avec sa façade blanche et ses consoles biseautées, conserve, quant à lui, une assez belle allure. Mais Mauriac n'appréciait guère les architectures modernes ni les "cellules" mal insonorisées dont se composaient ces nouveaux immeubles : "La nécessité, plus que le goût, avait fixé mon choix sur l'un de ces immeubles blêmes qui surgissent partout où fleurissaient, naguère, les derniers lilas d'Auteuil. Bien qu'il soit entendu que l’on y possède son appartement, ce n'est pas assez de dire que l'on s'y sent très peu chez soi et qu'il ne faut pas espérer d'éternuer à l'insu du voisin. C'est un marché où l'on ne gagne rien, mais où l'on perd, en revanche, le droit d'être soi-même : nul doute que la vie de famille ne soit épiée et interprétée par les voisins de palier d’en dessus et d'en dessous" (F. Mauriac : L’Esthétique de la sécurité dans le renoncement, Art et médecine, op. cit., p. 36).

L'auteur de l'immeuble, l’architecte Jean Hillard, a conçu des hôtels particuliers et d’immeubles dans l’ouest parisien ainsi qu’à Boulogne-Billancourt. Les constructions qu’il a réalisées dans cette ville évoqueraient, selon le site de la ville de Boulogne, “l’architecture traditionnelle des maisons mitoyennes anglaises ou hollandaises, en jouant sur l’utilisation de la brique, de la pierre, de l’enduit et des ferronneries”. Ses autres réalisations parisiennes (16 rue Chardon-Lagache, 1 rue Molitor) se conforment pour autant qu’on puisse en juger, à un style Art-déco assez classique dont témoigne l’immeuble présenté ici. Tel n'est en revanche pas le cas de l'immeuble voisin, situé au 44 de la même avenue. Daté de 1932, il présente, sous sa façade patinée et ses ornements peu imaginatifs, un post-haussmannisne à bout de souffle.

Quant au mobilier conçu par Jean-Michel Frank, François Mauriac pourrait rétrospectivement en tirer fierté : léguées au Louvre par sa famille en 1984, “les tables, lampes et portes marquetées de paille (...) sont aujourd’hui conservées au Musée des Arts décoratifs de Paris” (P.-E. Martin-Vivier, op. cit., p. 139).


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