"7 octobre 1932. - À Versailles. Il y avait de la brume dans la lumière et le ciel bleu pâle, au-dessus de nos têtes, tournait au gris vers l'horizon, un beau gris violacé comme on en voit aux plumes des pigeons. Les bois encore verts paraissaient noirs et le château tout jaune. Nous sommes allés nous asseoir dans le bosquet d'Apollon qui est, sur cette terre, un des endroits où l'on est le mieux pour rêver. Son silence, son mystère, ce quelque chose de secret qui s'y cache, tout m’y plaît. On est là à l'abri du temps. J'ai longuement regardé Apollon au milieu de sa cour. Il se tient à l'entrée d'un palais creusé dans le roc et dont on voit quelques colonnes. Au-dessus de lui, un bouquet d'arbres ; à ses pieds, l'eau d'un bassin. Tous ces personnages de marbre blanc rivalisent de banalité dans leurs attitudes, mais c'est en cela même qu'ils m'intéressent... L'ennui est peut-être un des éléments constituants de la beauté et l'humanité salue les chefs-d'œuvre d'un long bâillement admiratif" (J. Green, Les Années faciles, Journal 1926-1934 ; O.C., Biblioth. de la Pléiade, 1975, t. 4, p. 199).
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