"Ce qu'était la gaité d'une rue de Paris..." (G. Duhamel)
Comment faire comprendre à nos petits neveux ce qu'était la gaîté d'une rue de Paris en 1890 ? La paix peut revenir et la foule des automobiles, avec leurs mouvements d'insectes précis et rapides. Tout cela n'est point gaîté. Je songe à ces gens flâneurs, cordiaux, curieux, qui remplissaient les rues au temps de mon enfance. Je me rappelle le liant des hommes et des femmes, leur besoin de s'arrêter, de regarder, de commenter, de comprendre, la gentillesse avec laquelle ils se portaient assistance en cas de difficultés, leur goût pour la plaisanterie truculente et poivrée.,A même cette foule, passait le flot ferrailleur des camions, des fiacres et des omnibus. On avait toujours le temps se voir, de s’interpeller de s’injurier... (G. Duhamel : Inventaire de l’abîme, 1941-1942 ; Paul Hartmann, p. 112).
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